Ce glossaire croise le vécu des personnes autistes, les apports de la recherche et les enjeux sociaux contemporains. Il propose des définitions inclusives, contextualisées et critiques des termes clés liés à l'autisme et à la neurodiversité.
Plutôt qu'une liste figée de définitions médicales, ce glossaire vise à éclairer les débats, les évolutions du langage et les questions politiques qui traversent le monde de l'autisme aujourd'hui.
Méthode d'intervention comportementale centrée sur la modification des comportements observables par renforcement. Très utilisée historiquement dans l'autisme, mais fortement critiquée par de nombreuses personnes autistes qui la jugent intrusive, normalisante et parfois maltraitante.
Ensemble des adaptations qui permettent à une personne handicapée d'accéder aux lieux, aux droits, aux informations, aux services et à la vie sociale au même titre que les autres.
Adaptation des informations et des environnements pour qu'ils soient compréhensibles (langage clair, structure, pictogrammes, simplification des démarches).
Aménagements pour limiter les surcharges (bruit, lumière, odeurs, foule…) et permettre à chacun d'être présent dans un lieu sans souffrance sensorielle.
Adaptation des sites, applis, documents pour qu'ils soient utilisables par des personnes avec handicaps sensoriels, moteurs ou cognitifs (structure, contrastes, navigation claire, alternatives textuelles…).
Personne non autiste. Terme utilisé pour éviter le duo « normal / autiste ».
Difficulté à identifier, différencier ou verbaliser ses émotions. Fréquente chez certaines personnes autistes.
Adaptations concrètes au travail ou à l'école (horaires, environnement, tâches, consignes…) destinées à compenser un handicap sans imposer une contrainte « disproportionnée » à l'organisation.
Peur intense des situations sociales ou du jugement d'autrui. Peut être renforcée chez les personnes autistes par les expériences de rejet et de malentendus.
Ancienne catégorie diagnostique aujourd'hui intégrée au spectre de l'autisme dans le DSM-5. Le terme est critiqué (liens historiques avec le nazisme) et tend à être abandonné dans une approche neurodiversité.
Reconnaissance personnelle de son autisme, à partir de lectures, témoignages, auto-évaluations. Souvent une étape importante, parfois avant ou à défaut d'un diagnostic officiel.
Trouble neurodéveloppemental qui affecte la communication, les interactions sociales et la façon de percevoir et traiter les informations sensorielles et cognitives. La compréhension moderne insiste sur la diversité des profils et la notion de spectre.
Ensemble des présentations de l'autisme plus fréquentes ou plus visibles chez les femmes et personnes socialisées comme telles : masque social intense, camouflage, intérêts spécifiques socialement « acceptables », fatigue extrême, diagnostic souvent tardif.
Réflexion sur les liens entre autisme et genre (identité de genre, normes de genre, expérience des personnes trans et non-binaires autistes, etc.).
Prise de parole par les personnes autistes elles-mêmes pour défendre leurs droits, raconter leur vécu, influencer les politiques et les pratiques.
Tendance des systèmes de santé, de l'éducation ou de la recherche à repérer surtout les garçons autistes, ce qui invisibilise les femmes et personnes AFAB autistes.
État d'épuisement profond (physique, émotionnel, cognitif) lié à la surcharge sensorielle, sociale et aux efforts de masquage répétés. Peut entraîner une perte de compétences apparentes, une grande fatigue, des difficultés à fonctionner au quotidien.
Espaces, objets ou rituels qui procurent un sentiment de sécurité sensorielle et émotionnelle (casque anti-bruit, chambre, routine du soir, etc.).
Stratégies conscientes ou non pour cacher ses particularités autistiques (imiter les autres, apprendre des scripts sociaux, réprimer ses stims…) afin d'éviter le rejet, au prix d'un grand coût psychique.
Discrimination et système d'oppression fondé sur le handicap : valorisation d'un corps / esprit « capable » et dévalorisation des personnes handicapées.
Gestion invisible de l'organisation du quotidien. Peut être particulièrement lourde pour les personnes autistes, qui doivent en plus gérer leurs contraintes sensorielles et sociales.
Ensemble des processus mentaux impliqués dans la compréhension d'autrui (intentions, émotions, comportements sociaux). Souvent décrite comme atypique dans l'autisme, mais cette vision est discutée.
Présence de plusieurs diagnostics chez la même personne (par ex. autisme + TDAH + anxiété). On parle de plus en plus de « co-occurrences » plutôt que de comorbidités.
Expression par le regard, le visage, la posture, les gestes… Les codes non verbaux neurotypiques peuvent être difficiles à déchiffrer ou à produire pour certaines personnes autistes.
Fonctionnement intellectuel significativement inférieur à la moyenne, avec difficultés adaptatives. Peut coexister avec l'autisme, mais toutes les personnes autistes ne sont pas concernées.
Premiers repérages de signes pouvant évoquer l'autisme, avant un diagnostic formel.
Processus clinique (entretiens, questionnaires, observations) visant à déterminer si une personne répond aux critères de l'autisme.
Diagnostic posé à l'âge adulte ou à l'adolescence, parfois après des années d'errance et de souffrance. Souvent vécu comme un soulagement et une relecture de toute sa vie.
Catégorie qui regroupe les troubles spécifiques des apprentissages : dyslexie, dyspraxie, dyscalculie, dysorthographie… Fréquents chez les personnes autistes.
Trouble de la coordination motrice, pouvant affecter l'écriture, les gestes quotidiens, la planification motrice.
Trouble spécifique de l'apprentissage de la lecture.
Capacité à comprendre intellectuellement ce que l'autre ressent ou pense.
Capacité à ressentir ou partager l'émotion d'autrui. Contrairement aux clichés, beaucoup de personnes autistes ont une forte empathie émotionnelle.
Ensemble des stimulations sonores, visuelles, tactiles, olfactives, etc., présentes dans un lieu. Peut être surchargé ou au contraire apaisant.
Façon dont une personne se perçoit et se juge. Souvent fragilisée chez les personnes autistes en raison des expériences de rejet, de critique et de non reconnaissance.
Capacités mentales qui permettent de planifier, organiser, initier et terminer des tâches, inhiber certaines réponses, gérer la flexibilité. Souvent atypiques dans l'autisme.
Frères et sœurs d'une personne autiste. Leur vécu (joies, charge, incompréhensions) fait aussi partie de l'environnement de la personne.
Expérience intime d'être homme, femme, les deux, ni l'un ni l'autre, etc. Chez les personnes autistes, les identités de genre minoritaires sont plus fréquentes que dans la population générale.
Espaces de rencontre entre personnes autistes pour partager leurs expériences, se soutenir et s'organiser.
Fonctionnement intellectuel supérieur à la moyenne. Peut coexister avec l'autisme (double exceptionnalité), ce qui complique parfois le repérage.
Réaction très forte à certaines stimulations (bruit, lumière, textures, etc.) qui peuvent devenir douloureuses ou insupportables.
Réaction faible ou recherche intense de certaines stimulations (besoin de bouger, de toucher, de pression…).
Croyances erronées ou simplistes (par ex. « les autistes n'ont pas d'empathie », « ce sont tous des génies », « c'est une maladie d'enfant »).
Volonté d'adapter la société pour accueillir toutes les différences, plutôt que de demander aux personnes de s'adapter à des normes rigides.
Centres d'intérêt intenses, profonds, parfois très spécialisés. Source de plaisir, de compétences et d'apaisement, même s'ils peuvent être incompris.
Façon dont plusieurs systèmes d'oppression (sexisme, racisme, validisme, homophobie, etc.) se croisent chez une même personne.
Formulation qui met d'abord la personne, puis le diagnostic. Préférée par certains milieux médicaux, mais critiquée par une partie du mouvement autiste.
Formulation qui considère l'autisme comme une partie de l'identité, pas comme quelque chose de séparé. Souvent préférée par le mouvement de la neurodiversité.
Crise intense (cris, pleurs, gestes, fuite…) résultant souvent d'une accumulation de surcharge sensorielle, émotionnelle ou sociale. Ce n'est pas un caprice, mais une réaction à un débordement interne.
Ensemble des stratégies conscientes ou non pour cacher ses traits autistiques, paraître « neurotypique », limiter les stéréotypes. Peut être adaptatif à court terme, mais épuisant et dangereux pour la santé mentale.
Actions collectives ou individuelles menées par des personnes autistes pour défendre leurs droits, dénoncer le validisme et promouvoir la neurodiversité.
Personne dont le fonctionnement neurologique diffère de la norme statistique ou sociale (autisme, TDAH, DYS, etc.).
Concept qui considère la diversité des fonctionnements neurologiques comme un fait naturel, comparable à la biodiversité. Met l'accent sur la valeur de cette diversité, pas seulement sur les difficultés.
Personne qui se situe en dehors des normes neurologiques majoritaires.
Personne dont le fonctionnement neurologique correspond aux attentes et normes majoritaires.
Prise en charge des difficultés de langage oral, écrit et de communication. Peut être proposée à des personnes autistes, avec une approche respectueuse de leur fonctionnement.
Tendance à remarquer et traiter les éléments précis plutôt que la « vue d'ensemble ». Peut être une force (analyse, précision) et une difficulté (surcharge).
Forme de pensée où les informations sont principalement représentées visuellement dans l'esprit.
Programmes politiques successifs en France pour organiser le repérage, l'accompagnement et les droits des personnes autistes.
Situation de fragilité matérielle et sociale. Les personnes autistes sont surreprésentées parmi les personnes sans emploi, sous-employées ou en situation précaire.
Combinaison unique d'hypersensibilités, hyposensibilités et recherches sensorielles propres à une personne.
Transmission de connaissances sur un trouble (ici, l'autisme) pour permettre à la personne et à son entourage de mieux comprendre et de mieux s'adapter.
Capacité à moduler, exprimer et gérer ses émotions. Peut être difficile chez certaines personnes autistes, en lien avec la sensorialité, les traumas, les fonctions exécutives.
Stratégies pour ajuster le niveau de stimulation (se retirer, utiliser un casque, porter des vêtements confortables, etc.).
Principe selon lequel aucune décision ne doit être prise concernant un groupe sans la participation active de ce groupe. Slogan important du mouvement handicap et du mouvement autiste.
Habitudes, séquences d'actions régulières qui procurent sécurité, repères et réduction de l'anxiété.
État de bien-être psychique. Souvent fragilisée chez les personnes autistes, non pas par l'autisme en soi, mais par le rejet, le manque d'adaptations, le validisme et les traumas.
Pratiques de soin de soi adaptées à son propre fonctionnement (gestion du temps, stim, isolement choisi, adaptation sensorielle…).
Prise de parole par les personnes autistes elles-mêmes pour défendre leurs droits, raconter leur vécu, influencer les politiques et les pratiques.
Forme de blocage ou de fermeture interne : mutisme, immobilité, repli, grande fatigue, difficultés à répondre. Réponse à une surcharge, différente du meltdown visible.
Conversations de surface (météo, banalités) souvent difficiles ou épuisantes pour certaines personnes autistes.
Idée que l'autisme ne se résume pas à un seul profil, mais à une grande variété de fonctionnements, avec des forces et des difficultés différentes.
Images simplistes (petit garçon blanc, fan d'informatique, génie, « génie incompris », etc.) qui envahissent les médias et invisibilisent la diversité des personnes autistes.
Mouvements répétitifs ou comportements sensoriels (balancements, froissement d'objets, jeux avec les doigts, etc.) qui aident à se réguler, se calmer ou se réjouir.
Ensemble de solutions développées par la personne pour faire face aux contraintes sociales, sensorielles ou organisationnelles.
Neurodivergence souvent présente en même temps que l'autisme. Peut se manifester par une attention fluctuante, une impulsivité, un besoin de mouvement, mais aussi une hyperfocalisation.
Capacité supposée à se représenter l'état mental d'autrui. Utilisée classiquement pour expliquer certaines difficultés des personnes autistes, mais cette approche est critiquée et jugée trop unilatérale.
Conséquence psychique d'expériences violentes ou répétées (harcèlement, rejet, maltraitance, thérapies invasives…). Beaucoup de personnes autistes rapportent un vécu traumatique lié au validisme.
Terme diagnostique officiel utilisé dans les classifications médicales pour désigner l'autisme.
Catégorie diagnostique regroupant plusieurs conditions (autisme, TDAH, etc.) qui affectent le développement du système nerveux dès l'enfance.
Système d'oppression fondé sur l'idée qu'il existe un corps et un esprit « normaux », supérieurs, et que les personnes handicapées valent moins, coûtent plus, ou doivent se « corriger ».
Exposition accrue au harcèlement, à la précarité, aux violences, liée à la fois au handicap et aux autres facteurs (genre, race, classe sociale, etc.).
État d'épuisement profond (physique, émotionnel, cognitif) lié à la surcharge sensorielle, sociale et aux efforts de masquage répétés. Peut entraîner une perte de compétences apparentes, une grande fatigue, des difficultés à fonctionner au quotidien.
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